Centre de Yoga et Bien-être

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Mundaka et les deux oiseaux

 

 

La parabole des oiseaux fait partie de la « Mundaka Upanishad » qui veut dire « l’upanishad des ascètes au crâne rasé ».

 

Cette upanishad se rattache à l’Atharva Veda (le 4è veda) et traite de la non-dualité et de la métaphysique de l’Etre.

 

La question principale qui se pose dans ce texte est :

« qu’est-ce donc qui, une fois connu, fait connaître tout ce qui existe ? »

Réponse de Yajnâvalkya (un des maîtres de la Brihad Aranyaka) :

« c’est seulement en regardant le Soi, en l’écoutant, en le pensant, en en prenant conscience qu’on
connaît tout ce qui est. »

Mais pour cela il faut dénouer les nœuds de l’ignorance, qui nous empêche de voir le Soi.

 

En cela, le yoga est un moyen de lever les voiles qui nous recouvrent et de dissoudre les obstacles.

 Voir aussi à ce sujet :

- la parabole du couteau dans la Ksurika upanishad,

- la parabole de la digue dans les Yoga-sutras de Patanjali,

 

Voici, ci-dessous, un extrait de la « Mundaka Upanishad » où figure la parabole des oiseaux:

 II-ii-7: Ce Soi qui possède l'omniscience en général mais aussi toute la science en détail, et qui jouit d'une telle gloire en notre monde – ce Soi, qui est tel que nous l'avons dit – réside dans le vaste espace de la cité lumineuse de Brahman. Ce Soi est conditionné par le mental; Il transporte les diverses énergies vitales (pranas) à travers le corps; Il est véhiculé par la nourriture afin de maintenir la conscience dans la grotte du cœur (1). Grâce à leur acquisition de la connaissance, ceux qui possèdent l'esprit de discrimination (entre le réel et l'irréel), réalisent ce Soi et Le voient dans Sa plénitude partout présent – ce Soi qui scintille et dont rien ne surpasse la Félicité, et qui est l'Immortalité.

                                     (1) Dans la physiologie yoguique, l'atome-germe de la conscience est situé dans le chakra du cœur.

 II-ii-8: Quand ce Soi, qui est tout à la fois le haut et le bas , est réalisé, les nœuds du coeur sont déliés, tous les doutes sont éclaircis, et toutes les actions (avec leurs conséquences karmiques) se dissipent.

 III-i-1: Deux oiseaux, compagnons inséparables et portant le même nom, sont perchés sur le même arbre. L'un d'eux mange les fruits divers aux saveurs variées, tandis que l'autre le contemple, sans manger.

III-i-2: Sur le même arbre, l'âme individuelle (jiva) est agrippée, pour ainsi dire captive; et elle se lamente, accablée des soucis dus à son impuissance. Dès lors qu'elle aperçoit son compagnon, le Seigneur adorable, dans toute Sa gloire, elle est subitement libérée de toute souffrance.

III-i-3: Lorsque le voyant aperçoit le Purusha – Celui qui est couleur d'or, le Créateur, le Seigneur, et la source du Soi – alors, en vertu de son illumination, il se défait du mérite comme du démérite, devient sans souillure, et atteint à la parfaite équanimité.

 

Signification de la parabole :

Les deux oiseaux ont le même nom car ils ne sont qu’un.

L’oiseau qui mange est l’esprit engagé dans le processus de l’existence et qui s’y identifie. C’est l’âme individuelle : Il vit sa vie comme chacun, avec alternativement des plaisirs et des souffrances. Il mange des fruits, qui sont les fruits de son karma antérieur et qui représentent les conséquences de ses actions passées. Par cette action, il entre dans le cycle du Samsara (cycle de la vie et de la mort) et de la réincarnation. Mais c’est ainsi que se manifeste sa recherche du bonheur.

L’oiseau qui regarde, c’est le même esprit que l’oiseau qui mange, mais celui-là n’est pas dans l’ignorance puisqu’il perçoit très bien la différence entre l’existentiel changeant du samsara et sa nature profonde essentielle. C’est la conscience universelle. Il ne se nourrit pas de fruits, car il est au-delà des jouissances du monde et de la loi du Karma (loi de cause à effet). Il est donc libéré du cycle éternel des réincarnations. Il est aussi libéré des désirs pour ce monde ainsi que des actions qui portent des fruits (Karmas). C’est pourquoi, il ne ressent pas le besoin de manger de fruit. Il est apaisé, repus, sans faim, car il porte en lui l’entière satisfaction d’ÊTRE. Sa nature profonde est félicité. Cette félicité est supérieure à tous les meilleurs fruits de ce monde. Il n’a donc pas le besoin, ni l’envie de rechercher le bonheur à l’extérieur de lui-même.

Cet oiseau qui regarde, s’est reconnu lui-même comme atman, le Soi, et il est dans la conscience qu’il est identique au Brahman, à l’Absolu.

L’oiseau mangeur de fruit n’avait pas vu son compagnon jusque là. Une fois qu’il le voit lui, son âme, identique à la conscience absolue et universelle, il se retrouve subitement transformé. Car il comprend la futilité de ses désirs terrestres. Il est libéré instantanément par cette connaissance vraie, dont il vient de faire l’expérience.

 

LIEN :
-   Pour découvrir cette Upanishad, racontée par Vivekananda d'une façon plus imagée, cliquez ICI 
-  Voir les "généralités sur les Upanishads", en cliquant  ICI

 

Source de la photo : modèle de point de broderie, réf.81 "oiseaux" : www.club-point-de-croix.com

 

 

 

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