Centre de Yoga et Bien-être

Centre de  Yoga  et  Bien-être

Yoga physique ou yoga mou ?

 

                  YOGA PHYSIQUE OU YOGA MOU ?

Faut-il pratiquer un yoga physique, intense ou un yoga plus tranquille, plus doux ?

Le yoga que j'ai pratiqué à mes débuts, il y a plus de 45 ans, en 1979, était un yoga où le mot-clé était
« lâcher prise ». Lorsque j'ai suivi ma formation de professeur de yoga, j'ai découvert d'autres yogas plus
physique.

Cette expérience me permet de penser qu'aucun yoga n'est mieux qu'un autre.
Chaque yoga est bien pour une personne donnée à un moment donné de sa vie. Et notre cheminement
intérieur peut nous amener à avoir besoin de changer notre approche, à y amener des pratiques
différentes et aller ainsi vers une autre forme de yoga. De toute façon, entamer et mettre le premier
pas sur le chemin du yoga qu'il soit physique ou doux, est déjà une amorce de transformation
intérieure.
Chacun choisira alors le yoga qui lui convient le mieux à ce moment précis de son vécu.......et qui sera
peut-être différent quelques années plus tard.

Tous les yogas doivent développer la conscience et l'ouverture d'esprit et de cœur.
Restons donc ouvert et acceptons que quelqu'un préfère une pratique de yoga qui n'est pas la nôtre.

Mon premier professeur était une élève de Jean Klein et enseignait le yoga de la non-dualité
(yoga du cachemire).

Sa pédagogie était basé sur le « lâcher, lâcher, lâcher................ ». Lâcher les tensions, lâcher l'effort,
lâcher les pensées........
Il s'agissait de pratiquer dans le NON-FAIRE : prendre la posture dans la lenteur du mouvement pour
ne pas être dans une saisie musculaire et dans la posture statique relâcher les tensions du muscle.

Ce professeur travaillait aussi avec la méthode Alexander (C'est une méthode rééducative, qui va favoriser,
par son intervention posturale, le traitement et la réduction des tensions nocives. L'intervention posturale mobilise toute la
structure du squelette pour permettre un fonctionnement et une position plus harmonieuse de la tête, du dos, des bras et des
jambes )
,

Je me rappelle de séances individuelles où elle me faisait faire un geste corporel du bras ou de la
jambe, sans que je n'intervienne. C'est elle qui induisait un mouvement à mon bras. Mon rôle était de
« lâcher » et de me laisser guider.

Oh, combien était difficile de ne pas anticiper l'action et de laisser faire !

Mais ce travail m'a beaucoup aidé dans ma pratique du yoga avec ce professeur qui enseignait le yoga
de la non-dualité, le yoga du non-faire.

Je me souviens également de séances individuelles, en yoga cette fois-ci, toujours avec ce même
professeur, où lors de la prise du Lotus, par exemple, elle venait rectifier la position de ma verticalité
et pour cela mettait juste son doigt sur un point de la colonne, là où justement je m'affaissais. Puis
avec une légère impulsion du doigt, elle me faisait me redresser tout en me disant : « lâche, lâche....
..lâche........sans t'affaisser ».

Oh, combien ce travail intérieur était également difficile !!
car il fallait que je tienne, tout en lâchant intérieurement : il ne devait plus y avoir de poids sur le
doigt du professeur (situé sur le point d'affaissement de ma colonne) ; je devais alléger vers le
haut............ sans être dans la rigidité.

Quand j'arrivais par bonheur à lâcher tout en tenant mon dos droit, j'avais alors une sensation
intérieure de légèreté, de vastitude intérieure.

Quelques années plus tard, j'ai entamé une formation de professeur de yoga en 4 ans, à l'Ecole
Française de Yoga ( E.F.Y.). J'y ai appris, lorsque nous étudiâmes les textes sacrés, que cette
notion de tenir et de lâcher était le « sthira-sukha » de l'aphorisme II. 46 des yoga-sutras
de Patanjali (Traduction de Françoise Mazet) :

« L'asana : être fermement établi dans un espace heureux. »

et que cette sensation très agréable ressentie alors était les joyaux de Gérard Blitz dans sa traduction
de l'aphorisme II, 37 :

« Quand le désir de prendre disparaît, les joyaux apparaissent. »

Mais j'ai réalisé qu'à vouloir appliquer le « non-faire », depuis tant d'années,  j'avais tendance à être
trop dans le lâcher prise.....tout en tenant la position certes.......mais vraiment avec le minimum de
rigueur, puisque j'étais toujours en deçà de mes limites corporelles. Je n'allais jamais au-delà .

J'ai pris conscience de cela lors du stage probatoire que l'on doit effectuer pour intégrer l'école, et
que j'avais choisi au hasard (s'il existe !), puisque je ne connaissais pas du tout les différentes lignées
proposées par l'école : le yoga de ce stage était le yoga de Nil Hahoutoff, un yoga que j'ai trouvé très
physique par rapport à celui que je pratiquais, et qui ressemble un peu au yoga d'Iyengar ;

Evidemment comme rigueur dans le yoga, il n'y avait pas mieux. Je trouvais cela à l'opposé de ce
que je faisais habituellement. Mais au fil de la semaine, je me rendis compte, qu'être tout le temps
dans le lâcher prise, ne me permettait pas de progresser dans le travail postural, et que la tonicité ne
pouvait qu'être un plus avec le lâcher prise.

Je compris aussi que j'avais tendance à oublier le côté ardeur et intense de
la posture, que « la rigueur » était une notion qui avait sa place dans la tenue d'une
posture , mais qu'il ne fallait pas être volontariste et rigide, et que faire du yoga

n'était pas seulement lâcher prise.


Maintenant dans mon enseignement, je concilie les deux :

pratiquer d'une façon intense dans un esprit de détachement intérieur.
-   Intense ne veut pas dire forcer son corps et aller au delà des limites dans la souffrance.
    Intense ne veut pas dire non plus que l'esprit est dans une attitude  volontariste.
    Intense veut dire pratiquer d'une façon persévérante, et d'une façon à chauffer le corps (tapas)
    pour dissoudre toutes les tensions physiques.
-  le lâcher prise va se situer :  physiquement au niveau des muscles qui n'ont pas besoin d'entrer
    en action , mais surtout mentalement au niveau de l'esprit qui va être dans une présence
    consciente et dans un accueil de manière à observer le mouvement ou toute pratique mise en
    oeuvre (asana, pranayama, récitation de mantra, visualisation des chakras et des énergies ....).

 L'action dans la non-action.

 

Comment choisir son yoga ?

C'est une tâche en fait bien difficile quand on débute. Souvent on ne sait même pas qu'il existe
plusieurs formes de yoga
. On s'inscrit donc au cours qui est le plus près de chez soi, et quelque
fois on peut être déçu, car la forme de yoga enseigné ne correspond pas à nos attentes.

Krishnamacharya disait qu'il existe un yoga pour chaque individu, et qu'il faut choisir celui qui
correspond à notre personnalité.

Le mieux est donc d'essayer plusieurs cours, si on a la chance d'avoir une variété dans sa région.
En général, chaque professeur vous propose toujours de faire un essai avant de vous inscrire.

Les yogas peuvent être différents selon les professeurs. Chacun se vale : une forme plus physique
n'est pas mieux qu'une forme plus douce, et réciproquement.

Mais il y a quand même quelques critères à respecter qui font que le yoga est du yoga.
Si ce n'est que physique, c'est de la gymnastique; si ce n'est que du lâcher prise, c'est
de la
relaxation.

Le yoga travaille sur 3 dimensions : le corps, le souffle, l'esprit.
Dans un cours, il doit y avoir des :
 -  postures (plus ou moins physiques ou douces),
 -  un travail respiratoire avec le pranayama,
 -  et un travail sur l'esprit avec des exercices de concentration et de méditation.

Selon les yogas, la concentration se fera sur des supports différents : les sensations,  le souffle, 
l'énergie, des visualisations sur mandalas ou chakras ou des récitations de mantra etc..... .
Votre yoga n'inclut pas forcément tous ces supports, mais c'est quand même du yoga à partir
du moment où la pratique est faite sur les 3 dimensions citées plus haut et dans une attitude
intérieure d'écoute. Car  le yoga est une voie d'intériorisation.

L'autre particularité du yoga est  d'effectuer des postures en statique.
Il peut y avoir des enchaînements, des phases dynamiques; mais il doit y avoir absolument un
temps où la posture est tenue dans la durée et dans l'immobilité du corps et de l'esprit.
Le but du yoga étant, après avoir dilaté le corps physique et fait circuler les énergies, de stabiliser
et pacifier le mental.

 

 

 

Commentaires

  • Claudine
    • 1. Claudine Le 15/07/2020
    Bonjour,
    Votre article est très intéressant! J'en suis à peu près au même point...
    J'ai commencé le yoga avec Viniyoga (9 ans d'école, à Aix-en-Provence, puis à Villedieu, avec Dominique Masson) ; dans divers stages et écoles, j'ai découvert le yoga de l'énergie et sa finesse... que j'ai beaucoup appréciée. Puis le yoga de Jean Klein avec Barbara Litzler (mais, étant hyperlaxe, je me suis aperçue que ce yoga, malgré sa belle philosophie du "lâcher" dont vous parlez si bien) ne me convenait pas du tout...
    Maintenant, je suis en recherche, comme vous, je crois, du juste milieu. Mais j'ai beaucoup perdu en tonicité et même en souplesse (bien qu'hyperlaxe, on peut être plus ou moins souple sur le plan musculaire). Je me suis énormément ramollie!
    J'aimerais faire un stage de yoga (notamment parce que j'ai quelques élèves, pas très réguliers d'ailleurs pour la plupart, à cause de leur travail et de leurs enfants). Comme je n'ai plus le courage de faire de longs km, je cherche à relative proximité de chez moi (j'habite les Hautes-Alpes)... J'ai trouvé en cherchant un peu un stage à Sigonce (04), avec Philippe de Fallois. Mais je me suis aperçue, quand il m'a parlé de Nil Hahoutoff, qui fut son professeur, que c'était un yoga exigeant (pas "mou" du tout!). Alors j'avoue que j'hésite. J'ai maintenant d'importantes douleurs dans le dos, la sacro-iliaque et qui irradient dans les hanches. Mon kiné m'avait prévenue qu'avec l'âge, l'hyperlaxité amènerait des problèmes de ce genre (et je ne parle pas des chevilles qui ont eu des dizaines d'entorses et des genoux...)
    J'aimerais bien avoir vos conseils éclairés!
    Ma première séance de yoga, je l'ai prise en 1982, j'étais enceinte et j'avais le ventre parterre, jambes écartées, dans une espèce de pashimottanâsana... Après l'accouchement, j'ai pratiqué un an et j'ai été emballée!
    J'ai commencé l'école à Aix fin 1986.
    Merci pour votre retour, vos remarques, vos suggestions!
    • Muriel Dechorgnat
      • Muriel DechorgnatLe 21/08/2020
      Bonjour Claudine, Excusez-moi de ne vous répondre que maintenant. Mais j'ai été très occupée par la création de cours AUDIO en ligne. Je suis donc allé très peu sur le site. Mon stage probatoire pour entrer dans l'école où je me suis formée (EFY) était sur le yoga de Nil Hahoutoff, mais avec Patrick Tomatis, que je recommande plutôt que Philippe De Fallois, qui a tendance à forcer…… mais c'est ma façon de voir, d'autres apprécient beaucoup Philippe de Fallois. Dans ce yoga, il y a la rigueur, la tenue des axes que je ne connaissais pas avec le Yoga de Jean Klein. Dans mon cheminement personnel, je trouve maintenant plus intéressant d'avoir un yoga qui permet de trouver cet équilibre entre je tiens la posture avec rigueur et fermeté (sthirra) et je prends la posture dans le lâcher prise (sukkha). Mais ce n'est pas pour cela que je pratique le yoga de Nil Hahoutoff que je trouve trop physique. Si je peux vous conseiller un stage de yoga à faire où vous trouverez aussi ce côté rigueur et lâcher prise, c'est de suivre un stage avec Isabelle MORIN LARBEY, qui organise aussi des stages à Sigonce, en général , la dernière semaine de juillet. Elle enseigne le yoga de Désikachar et fait partie de la même fédération de yoga que moi-même , la FNEY. Voici un lien vers cette fédération, où vous avez la liste des stages proposés (il suffit de cliquer ensuite sur "séminaires" et entrer le nom du professeur, et du lieu "Sigonce" pour voir ce qui est proposé…. mais pour l'instant, il n'y a rien, juillet 2020 étant passé…): https://lemondeduyoga.org/ Quant à votre hyperlaxité, c'est en effet un problème, car on a tendance à aller au delà de ce que l'on devrait faire avec son corps, et on se crée en effet des problèmes articulaires. C'est pour cela que je vous conseille de faire un stage avec Isabelle Morin-Larbey.... en juillet de l'année prochaine…. en lui exposant votre problème. Ce n'est pas un yoga mou. Mais un yoga très respectueux du corps…. c'est le yoga de Désikachar qui est ainsi : tout en étant dans la rigueur, adapter le yoga à la personne….. Et en plus, Isabelle est un très très bon prof !..... Et le cadre de Sigonce est au top ! Vous dîtes avoir été sur AIX en 1986, on aurait pu se rencontrer. J'y ai vécu 10 ans de 1978 à 1988. Et sur c'est Aix, quelle école avez-vous fait ? Celle de Boris Tatzky, qui est également un excellent prof. Bonne continuation. Bien amicalement

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